Monsieur le Commissaire enquêteur,
Martinérois depuis plus de 30 ans, nous déplorons les conséquences néfastes du projet Neyrpic.
Comme vous le savez, on enregistre une saturation des centres commerciaux en France d’une part, et des achats exponentiels via Internet d’autre part. Or, que constate-t-on au niveau des commerces de la ville de Saint Martin d’Hères ?
Nombreux sont ceux qui rencontrent de grandes difficultés financières dans notre ville, notamment sur l’avenue Ambroise Croizat, ou sont déjà
fermés comme par exemple dans la galerie de Géant Casino, justement située près de Neyrpic et qui offre pourtant des places de stationnement
appréciables. Ainsi, au lieu de soutenir le réseau économique existant, la majorité municipale décide de créer le projet Neyrpic qui comprendra entre autres, 86 nouvelles boutiques, ce qui affaiblira encore davantage les commerces locaux.*
D’ailleurs, face aux grandes surfaces qui prolifèrent et au déclin des petits commerces, les délégations sénatoriales aux collectivités territoriales et à la décentralisation, et celle aux entreprises ont proposé en juillet dernier d’élaborer un programme national de revitalisation des centres-villes. En effet, cette revitalisation est un enjeu de société et doit nous questionner sur notre conception de la ville et du lien social.*
Par ailleurs, l’augmentation de la circulation, puisqu’il est prévu plus de 10 000 véhicules supplémentaires sur l’avenue Gabriel Péri avec 30 000
visiteurs par jour et 60 000 pendant les fêtes, va engendrer une pollution atmosphérique et sonore importante, ainsi qu’un trafic plus encombré, ce
qui est déjà le cas matin et soir.
Or, que dit la loi relative à la transition énergétique parue en 2015 ?
Le projet Neyrpic va-t-il contribuer efficacement à la lutte contre le dérèglement climatique et à la préservation de l’environnement ?
Malheureusement, la réponse est négative.
Et pourtant, grâce à cet espace, il serait enfin possible de créer un lieu qui satisfasse tous les habitants. Il faudrait plutôt mixer l’offre commerciale, qui ne peut être prépondérante comme dans ce projet, avec des services publics, associatifs, culturels et universitaires pour donner la priorité à la qualité de vie pour tous les Martinérois. *
Nombre d’entre eux attendent par exemple le transfert de l’école de musique qui mérite d’être rénovée dans un espace plus vaste et plus
confortable vu la fréquentation conséquente de cet équipement culturel. La création d’un vrai centre-ville, avec une place de marché pour les
producteurs locaux et les producteurs bio, serait la bienvenue, de même une ouverture vers le campus fort de plus de 45 000 étudiants, des espaces
verts et de jeux dignes de ce nom pour les enfants, et une place aux start-up innovantes, ainsi que des espaces de co-working pour les
chercheurs.
Ce serait l’opportunité également de créer un lieu de mémoire de la friche Neyrpic en associant celle des biscuits Brun, entreprise qui a vu le
jour il y a plus d’un siècle, pendant la première guerre mondiale.
Enfin, une délibération a été prise lors du conseil municipal du 20 septembre dernier pour le déclassement de la rue Galilée alors qu’elle
appartient depuis le 1er janvier 2015 à la Métro. Nous espérons qu’elle restera dans le domaine public.